Zlatan défie King Kong. Instagram/leomessi Il y a peu de joueurs comme Zlatan Ibrahimovic. En raison de la façon dont il est sur et en dehors du terrain. Dans sa dernière interview, il s'est mis devant Messi comme tireur de pénalités et a défié King Kong ! Lors d'une interview avec l'UEFA, Zlatan Ibrahimovic a été interrogé sur la question de savoir qui tirerait les pénaltys dans une équipe où il jouerait à nouveau avec Leo Messi. Et il a été clair sur la réponse. "Je tirerais à 100% car je suis le capitaine de cette équipe et je décide qui tire les pénaltys. Je tirerais les trois premiers et je lui en laisserais un, puis je prendrais les trois suivants et je lui en laisserais un autre", a-t-il expliqué. L'attaquant a également évoqué la fin de sa carrière et ce qu'il peut encore donner sur le terrain "J'ai 39 ans et avec ce que j'ai fait, je ne suis plus obligé de travailler, mais j'ai toujours la passion de ce que je fais. Je ne suis jamais satisfait et j'en veux toujours plus. Je ne vois pas beaucoup de joueurs de mon âge qui ont été ou sont aussi performants que moi. "Le moment où un joueur passe le cap des 30 ans est celui où il commence à baisser de niveau. Quand j'ai eu 30 ans, j'ai commencé à être encore mieux. Je ne veux pas avoir d'avantage parce que j'ai 39 ans et qu'on me dit que je suis lent et ce genre de choses. Non, je veux que vous me considériez comme un joueur de classe mondiale et que vous me compariez à tous les autres, parce que ça me motive plus. Enfin, et fidèle à lui-même, il a défié King Kong dans un combat palpitant et a répondu à une question curieuse Qu'est-ce qui serait le plus facile, dompter un lion ou lui ? "Je détruirais King Kong. 100%. Je le détruirais. Dompter ? Zlatan, 100%. On peut apprivoiser un lion, mais on ne peut pas apprivoiser Zlatan. C'est un animal différent", a-t-il déclaré.
Eneffet, je crois que le problème posé est beaucoup plus celui de l'arbitrage et, plus généralement, de ce que Federer appelle « le système », que celui des tricheries de tel ou tel joueur. Il faut signaler que la deuxième main de Thierry Henry est précédée d'une première, probablement involontaire, elle même précédée d'une main d'un autre joueur français, elle
Publié le 19/11/2018 à 0924 Sans le tutorat, les gars du Haut Salat n'auraient pas été assez nombreux pour se déplacer. L'USHS tient à remercier le Sporting Saint-Girons pour avoir libéré les joueurs. Un match qui n'aura pas atteint les sommets rugbystiques. Et c'est le Haut Salat qui tire les marrons du feu. Avec le vent dans le dos, ce sont les visiteurs qui investissent le camp des locaux. Mais une seule pénalité de Lafon 0-3, 28e viendra récompenser les initiatives des bleus.» Au retour des vestiaires, l'US Kercorb s'enhardit un peu. Les fautes de l'USHS se multiplient et le champion bénéficie d'un essai de pénalité 7-3, 54e. Dans un match aussi fermé, c'est un avantage important. Mais le Haut Salat se réveille et a un sursaut d'orgueil et d'envie dans les dernières minutes. Le Kercorb se met à la faute, nouvel essai de pénalité, pour l'USHS ce coup-ci 7-10. Malgré un dernier forcing, le Kercorb doit s'incliner de trois points. Une belle affaire pour l'USHS, une nettement moins bonne pour l'USKBP. US KERCORB-bastide-peyrat 7 - HAUT SALAT 10 M-T 0-3. Arbitre de champ M. Etienne Paul Ligue Occitanie. Pour l'US Kercorb 1 essai de pénalité 54e. Pour l'US Haut Salat 1 essai de pénalité 76e et 1 pénalité de Lafon 28e. US KERCORB-BASTIDE-PEYRAT. Defernez, Gout, Cathala ; Amiel, Ch. Servant ; Batistella, Garros, Rodrigues ; Verganzones m, Morellec o ; Conte, Ballester, C. Servant, Floch ; Jammet. Remplaçants Azam, Nozières, Garcia, Alex, Mellado, Noy, Raquimez. US HAUT SALAT. Rumeau, Sogno, Augé ; Nunes, Vesseron cap. ; S. Vialens, Sentenac, Pozza ; Barbaste m, R. Desbiaux o ; Alexis Servat, Th. Vialens, Lafon, Arnaud Servat ; Mainguenau. Remplaçant Cano.
Aurugby, quand un joueur conteste une pénalité auprès de l’arbitre, celui-ci renvoie son équipe dix mètres plus loin, au handball, c’est deux minutes d’exclusion, au basket, c’est
JEUX OLYMPIQUES 2016 - Des tas de muscles qui se rentrent dedans façon auto-tamponneuses ou s'écroulent les uns sur les autres, des successions de mêlées interminables... Si vous suivez le rugby de loin, il y a fort à parier que vous ayez de telles images en tête à l'évocation de ce "sport de voyous joué par des gentlemen", pour reprendre la citation de Henry Blaha. Les rugbymen sont-ils des gentlemen? C'est une autre question, mais il est certain que par essence, le rugby est un sport de combat, fait de longues phases statiques mêlées, touches et regroupements rucks, mauls qui peuvent sembler incompréhensibles, voire stériles au profane. C'est vrai en tout cas pour le rugby à XV, sa version la plus connue dans nos contrées. Et si votre image du ballon ovale changeait grâce au rugby à 7? Extrêmement populaire aux Fidji ou en Nouvelle-Zélande mais peu médiatisée dans l'Hexagone, la discipline débarque aux JO de Rio pour la première fois à partir de ce samedi 6 août. Et la France sera représentée côté masculin comme féminin. Le HuffPost vous explique pourquoi ça risque de vous plaire même si vous n'aimez pas le rugby à XV. Discipline spectaculaire, le rugby à VII ou "Sevens" fait la part belle aux grandes chevauchées et aux gestes techniques d'exception, avec des rencontres qui sont toujours rythmées. C'est peut-être même "le sport collectif le plus éprouvant au monde", comme le résume L'Equipe, en premier lieu pour une raison assez simple le terrain est aussi grand qu'à quinze mais on y joue... à sept. Résultat, un seul joueur au centre, un seul ailier, pas d'arrière et surtout pas de deuxième ni de troisième ligne, ces joueurs puissants dont le rôle, au rugby à XV, est avant tout défensif. Plus généralement, les joueurs sélectionnés à sept ont aussi des gabarits moins massifs, plus affûtés et dynamiques que leurs homologues à quinze. Côté français, on pense par exemple à Manoël Dall'igna, qui est à la base un ailier à quinze mais se retrouve talonneur à sept. Forcément, cela a des conséquences sur le jeu pratiqué. En termes de distance moyenne parcourue par match, le Sevens fait mieux que le XV et même que le foot et se rapproche du football australien, note L'Equipe. Même chose pour le temps de jeu effectif, avec environ 60% de moyenne par match contre 50% en rugby à XV où l'on peut descendre à à peine 1/3 lors de chocs très fermés. Le Sevens est "plus libre et moins cloisonné que le XV. C'est un jeu fait d'initiatives et de libertés" résumait en 2006 Thierry Janeczek, alors entraîneur de l'équipe de France à 7. Moins défensif, plus ouvert et rapide, la discipline a tout pour régaler. Au-delà du nombre moins important de joueurs sur le terrain et de la répartition des postes, les règles du rugby à VII en font aussi un sport plus fluide - et plus simple. En premier lieu, les phases statiques comme les mêlées "prennent moins de temps, d'autant que l'esprit reconquête est moins présent, l'équipe qui n'a pas la balle est plus prête à défendre" souligne l'arbitre Alexandre Ruiz, interrogé par Rugbyrama. Autre règle qui accélère le jeu, celle des transformations, "réalisées en drop-goal [sans poser le ballon au sol mais en le laissant rebondir avant de taper, NDLR] après un essai". Le buteur a seulement "40 secondes pour tenter de passer son coup de pied", note encore le site spécialisé. Même chose pour les pénalités, tirées "sous la forme d’un coup de pied tombé ou de volée" dans les 30 secondes, explique la FFR. Les défenses étant moins compactes, les espaces plus importants et les règles faites pour accélérer le jeu, il n'est donc pas rare de voir de nombreux essais, certaines équipes dépassant parfois les 40 points. Cela arrive bien en rugby à XV, direz-vous, mais les matchs sont nettement plus courts au Sevens, en raison notamment de leur très haute intensité physique. Chaque match ne dure que 14 minutes, découpé en deux périodes de sept minutes, contre deux fois 40 minutes à XV. Par ailleurs, la mi-temps n'est que d'une minute. En cas de prolongations, ne comptez pas plus de deux fois 5 minutes, et encore, le premier à marquer l'emporte. L'avantage, c'est que - même si le match ne s'avérait pas fantastique - vous ne verrez même pas le temps passer. Vous avez gardé un mauvais souvenir de la dernière fois que vous avec vu l'équipe de France de rugby dans une grande compétition? Vous ne vous remettez pas du 62-13 infligé par les All Blacks lors de la dernière Coupe du monde? Peut-être que les Bleues du VII vont vous remonter le moral. Même s'ils ne sont pas favoris côté masculin comme féminin, une médaille n'est pas inatteignable, grâce notamment à quelque talents hors normes. Seulement onzièmes dans la hiérarchie mondiale du Sevens cette saison, les hommes pourront tout de même compter sur leur capitaine emblématique Terry Bouhraoua et leur ailier star Virimi Vakatawa, vu avec le XV de France lors du dernier Tournoi des 6 Nations et considéré comme l'un des meilleurs joueurs du monde dans sa discipline. Les Françaises font quant à elles partie des 5 ou 6 meilleures équipes mondiales. La capitaine Fanny Horta, l'infatigable plaqueuse Marjorie Mayans ou encore l'explosive Camille Grassineau incarnent le surnom de l'équipe, réputée pour son âpreté défensive et sa détermination "les Enragées". Au-delà de la France, ces JO seront aussi l'occasion de voir évoluer quelques vrais phénomènes. On peut citer les Fidjiens Jerry Tuwai, Samisoni Viriviri et Josua Tuisova, les stars du XV Sonny Bill Williams Nouvelle-Zélande et Juan Imhoff Argentine, l'Américain Carlin Isles connu pour courir le 100 m en 10s13 et son compatriote Nate Ebner vainqueur du Super Bowl 2015, ou encore le serial marqueur kényan Collins Injera.Rugby: triste fin pour le SOV à Géo-Martin. Ce dimanche 29 mai, les Sovistes ont joué leur dernier match de la saison à Géo-Martin. Mais aussi probablement dit adieu à leurs rêves de 1De tous les jeux de ballon en équipe, le rugby à XV est le seul où la pénalité penalty [1] affecte autant l'issue du match. Ainsi, lors du tournoi des Six Nations de 2010, sur la totalité des points marqués pendant la compétition, 45 % l'ont été grâce à des buts de pénalité. Au cours des six finales de Coupes du monde disputées depuis le début des rencontres en 1987, quarante-deux buts sur pénalité ont été marqués contre seulement neuf essais, dont quatre durant la première finale. 2Cette prédominance du but de pénalité établit une distinction nette entre ce sport et tous les autres jeux de ballon. Dans le rugby à XIII rugby league, la valeur et par conséquent l'importance du but sur pénalité a été réduite en 1897, deux ans après sa séparation d'avec le rugby à XV rugby union, son plus proche parent, et l'adoption de son propre code. Dans les footballs américain, australien ou canadien, qui sont les premiers descendants du jeu en vigueur à la Rugby School [2] , l'idée même de but de pénalité n'existe pas. Seul le soccer accorde lui aussi de l'importance à la pénalité pour déterminer l'issue du match. Mais c'est parce que dans ce jeu, où peu de points sont marqués, tout peut se jouer sur un unique but, et non parce que le nombre de buts de pénalité est essentiel. 3Il ne s'agit pas simplement d'une bizarrerie propre aux règles du rugby à XV. Nombre de réformateurs n'ont cessé de faire campagne en faveur d'une diminution de la valeur du but de pénalité. L'ancien capitaine et président de la Rugby Football Union rfu, Wavell Wakefield, l'affirme en 1955 On marque trop de buts sur pénalité dans la plupart des matchs » [1955 6]. Les dissidents à l'origine du code du rugby à XIII ont essayé, avant la séparation de 1895, de défendre la primauté de l'essai marqué sur le tir au but. Mais les autorités du rugby à XV ont catégoriquement refusé de réduire la valeur de la pénalité. Si l'essai vaut plus de points qu'un but sur pénalité depuis 1971, l'importance de ce dernier n'a pas diminué pour autant. Selon un rapport de l'International Rugby Board [3] publié en 2005, bien que la valeur de l'essai soit passée de 3 à 4 puis 5 points, le rôle des buts sur pénalité dans l'issue finale n'a guère changé » [irb, 2005 5]. 4Cet article tente de montrer que, loin de se réduire à un simple détail technique, la pénalité est révélatrice de la culture propre à ce sport. Le rugby à XV est né en Angleterre dans les classes moyennes de l'époque victorienne, qui croyaient aux vertus de l'ordre et de la hiérarchie dans les relations sociales. Dans le même esprit, les dirigeants sportifs ont conçu un code de conduite très élaboré assorti d'un important système de sanctions en cas de transgression. La peur de subir une pénalité, sur le terrain ou en dehors, est alors devenue l'un des traits distinctifs du rugby à XV. Pour qui étudie le sport, cette évolution suggère également que le rôle des dirigeants et des supporters qui en répandent délibérément la pratique est tout aussi important que l'orientation générale de sa diffusion. But sur pénalité, professionnalisme et système de sanctions5L'introduction de la pénalité – et par conséquent du but sur pénalité – faisait partie du processus qui devait permettre à la direction de la rfu de contrôler et de restreindre l'influence de tous ceux qui lui semblaient étrangers au rugby. Au cours des premières décennies de l'histoire de ce jeu, quand n'y jouaient encore que les jeunes hommes étudiant à l'université ou dans des établissements privés britanniques les public schools, la réglementation des matchs ne faisait guère débat. Même après la création de la rfu en 1871, les matchs se déroulaient entre des participants qui avaient une origine sociale commune et la même appréciation du but du jeu. Les capitaines des deux équipes adverses se chargeaient de régler ensemble tout désaccord éventuel. 6Avant 1874, les règles du jeu ne concernaient aucunement la maîtrise du match. Selon un nouvel amendement de la règle no 6, les capitaines de chaque camp seront les seuls médiateurs en cas de conflit » [Royds, 1949 30]. Dès le milieu des années 1870, chaque équipe avait pris l'habitude de fournir son arbitre umpire, qui était le premier recours des joueurs en cas de litige. Comme au cricket, auquel l'idée de l'arbitre avait été empruntée, il ne pouvait intervenir en cas de violation des règles que si un joueur faisait directement appel à lui. 7Jusqu'en 1882, aucune sanction n'était prévue en cas de faute. À la Rugby School et dans certains clubs, dans les années 1860, la coutume voulait que l'équipe hors de cause puisse donner un grand coup de pied dans les tibias du contrevenant juste après l'infraction. En interdisant cette pratique du hacking dans son premier règlement, la rfu semble avoir seulement permis qu'elle soit remplacée par une autre – la formation d'une mêlée – dans les mêmes circonstances. Il s'agissait là encore d'un code de conduite informel, partagé et compris par tous [Collins, 2009 76]. 8Ce système de régulation obéissant à un code tacite cesse de fonctionner dans les années 1880, quand le jeu se répand dans le public bien au-delà du cercle restreint de ses débuts. Conscient que le nombre de joueurs issus de la classe ouvrière a massivement augmenté, le secrétaire de la rfu, Arthur Guillemard, juge alors que la création récente d'un grand nombre de clubs dans le Nord a fini par attirer dans les clubs de rugby à XV une grande quantité de novices, qui savent peut-être comment faire un coup de pied tombé ou placé, mais ignorent par ailleurs à peu près tout du jeu » [1880 58]. Les dirigeants de la rfu, qui s'étaient tout d'abord réjouis de cette popularité sans précédent auprès du prolétariat industriel, ne tardèrent pas toutefois à s'en inquiéter. On doit se demander si l'intérêt suscité ne l'a pas été au détriment de notre noble sport », écrivait le secrétaire de la rfu, Rowland Hill, dans le Football Annual [1882 21]. Dès le milieu des années 1880, beaucoup craignaient que l'arrivée de la classe ouvrière ne fasse fuir les classes moyennes. 9Pour parer à ces dangers potentiels, la rfu s'employa à priver les joueurs de la maîtrise qu'ils avaient exercée jusque-là sur le match. Elle décréta en 1881 que les deux arbitres seraient des intervenants neutres qui ne devaient pas représenter chacun son équipe. En 1885, il fallait pour chaque match nommer un surarbitre referee avec l'accord des deux équipes. Son rôle se limitait principalement à l'arbitrage des désaccords entre les deux arbitres, mais il pouvait également intervenir en cas de comportements violents ou de contestation par les joueurs. En 1889, la rfu donna au surarbitre le pouvoir d'exclure du terrain tout joueur qui discuterait ses décisions. Ce qui permettait d'apaiser les deux grandes craintes du joueur issu de la classe moyenne d'une part subir la violence de ceux qui, pensait-il, lui étaient socialement inférieurs, et d'autre part voir son autorité mise en question. 10Dans le cadre de ce nouveau code, en 1882, la rfu modifia les règles de façon à accorder un coup franc free kick en cas de hors-jeu offside. Il s'agissait au départ d'un coup de pied de volée punt kick ou d'un coup de pied tombé drop kick et il était clairement précisé qu' il ne permettait pas de marquer de but ». Le coup franc de pénalité free kick penalty fut progressivement appliqué à d'autres infractions, mais ce n'est qu'à partir de 1886 qu'un coup de pied placé place-kick pût servir de pénalité et permettre de marquer un but. En 1892, la règle sera encore amendée et le coup de pied de pénalité étendu à toutes les fautes. Le but sur pénalité fera désormais partie des règles du rugby [Royds, op. cit. 175]. 11Les mêmes craintes, qui étaient à l'origine du remaniement des règles du jeu, se manifestèrent également dans le débat sur la rétribution des joueurs appartenant à la classe ouvrière. En 1886, la rfu n'avait pas encore statué sur l'amateurisme et le professionnalisme. Or, les matchs attiraient des foules de plus en plus grandes dans le nord industriel de l'Angleterre et les rémunérations occultes perçues par les principaux joueurs issus du prolétariat n'étaient plus un secret pour personne. Lors de son assemblée générale d'octobre 1886, la rfu interdit le versement de toute forme de rétribution dans le but explicite de couper court à l'influence du joueur prolétaire. Selon Arthur Budd, futur président de la rfu, le professionnalisme reviendrait inévitablement à subordonner l'amateur de la classe moyenne au professionnel de la classe ouvrière, comme cela s'était passé pour le soccer ; aussi, afin de terrasser l'hydre », en appelait-il à une impitoyable discipline de fer ». Quant à Harry Garnett, dirigeant du club de Bradford, il déclara que si les ouvriers désiraient jouer au ballon, ils devraient payer de leur poche » [Collins, 1998 50]. 12Suite à l'application de ces nouvelles règles, certains clubs furent suspendus pour avoir versé des récompenses à des joueurs qui furent quant à eux expulsés pour les avoir acceptées. Les clubs ayant offert de l'argent ou des emplois pouvaient subir jusqu'à quatorze semaines de suspension. Les joueurs qui avaient reçu de leur club des espèces, des cadeaux y compris, dans un cas, un présent de mariage, et enfreint ce faisant le code amateur, passaient en jugement devant les commissions de la rfu. 13En 1890, une sorte de guerre froide civile » s'était déclarée entre, d'une part, la direction de la rfu, engagée dans la défense de traditions de la classe moyenne héritées des chrétiens musclés » [4] , et, de l'autre, les dirigeants des clubs du Nord, qui voyaient dans ce sport une forme de divertissement commercial de masse, dont les joueurs comme les spectateurs appartenaient à la classe ouvrière. Les clubs du Nord proposèrent alors que les joueurs puissent percevoir un paiement des heures manquées » en compensation du temps passé à jouer au rugby au lieu de travailler. Mais la rfu rejeta cette proposition en 1893, pour ensuite introduire des règles encore plus draconiennes, si bien qu'en août 1895 les principaux clubs nordistes quittèrent la rfu, afin de créer la Northern Union, à l'origine du rugby à XIII. 14Pour neutraliser l'influence des joueurs prolétaires, la rfu avait ainsi instauré un système disciplinaire en deux volets l'adoption du but sur pénalité et le renforcement de l'amateurisme. Le lien entre l'introduction de la pénalité et la menace ressentie par la direction de la rfu n'échappa nullement au journaliste écossais Richard J. Phillips Le professionnalisme exerçait déjà un effet perturbateur et les irrégularités sur le terrain étaient en augmentation. Instrument de répression, le but sur pénalité devait permettre aux Anglais de remédier aux abus qui sévissaient » [1925 71]. Un modèle de diffusion problématique les principes priment sur la popularité15Que l'histoire du rugby soit ainsi marquée par l'opposition de ses propres dirigeants à sa diffusion » auprès des masses montre bien que ce terme ne fournit pas le cadre explicatif le plus approprié pour comprendre son développement. Car, contrairement à ce que le mot pourrait laisser entendre, la pratique de ce sport, au-delà du cercle social restreint des mâles de la classe moyenne britannique scolarisée dans le privé, ne résulte pas d'un processus naturel ou automatique. 16Le développement du rugby comporte en effet plusieurs phases d'expansion et de contraction, motivées chacune par des raisons idéologiques particulières, et s'appuie autant sur une propagation consciente de la part de ses supporters que sur une diffusion spontanée. On peut ainsi distinguer trois étapes fondées chacune sur des impulsions et des objectifs différents. • L'impulsion d'imitation17Au départ, le rugby doit son attrait à la Rugby School de Thomas Arnold et à sa philosophie du chrétien musclé avec laquelle il est étroitement associé. Cet attrait grandit, stimulé à la fois par le succès du roman de Thomas Hughes, Tom Brown's Schooldays [5] paru en 1857 [1989], et par le rapport de la Commission Clarendon de 1864 qui, enquêtant sur les établissements privés d'enseignement secondaire, approuva les méthodes de la Rugby School. Cette première expansion est ainsi étroitement liée aux relations de ce sport avec une nouvelle philosophie de l'éducation. À la suite de quoi, par une sorte d'impulsion d'imitation, le jeu fut repris par d'autres écoles privées, mais aussi par des clubs pour adultes créés par de jeunes hommes, pour enfin devenir partie intégrante de l'univers social et récréatif de la classe moyenne. • L'impulsion évangélique18L'expansion du rugby dans la classe ouvrière prit largement appui, au départ, sur les clubs fondés par des ecclésiastiques et des employés agissant sous l'influence d'une impulsion évangélique. L'objectif social de ces clubs était très explicite il s'agissait d'apporter aux masses industrielles et urbaines les idéaux du christianisme musclé et de leur enseigner l'esprit de fair-play, les manières du vrai gentleman et le travail d'équipe. Ces clubs espéraient par ce moyen surmonter les divisions de classe, ramener les jeunes hommes vers l'Église, favoriser l'esprit de corps à l'usine entre les ouvriers et leur direction. Répétons-le, la création de ces clubs ne correspond pas à une diffusion spontanée, mais bien à une action délibérée de la part de réformateurs issus de la classe moyenne, qui étaient étroitement associés à l'idéologie du rugby – cas fréquent chez les ecclésiastiques ayant reçu une éducation privée – ou lui étaient pour le moins très favorables. • L'impulsion ludique19La troisième phase du développement de ce sport sachant que ces étapes n'étaient pas complètement linéaires ou séparées est celle qui ressemble le plus à l'idée qu'on se fait d'une diffusion. Il s'agit des clubs de rugby formés par des patrons de pubs, des entrepreneurs et des groupes locaux de joueurs des classes populaires. Grâce aux matchs nationaux et régionaux, ainsi qu'au succès des compétitions avec remise de coupes, le rugby devint un objet de fierté civique, investi d'une signification sociale grandissante qui en fit un sport en vogue. Au moment même où les salaires et le niveau de vie de la classe ouvrière augmentaient, le rugby semblait échapper au contrôle de ses dirigeants pour devenir partie intégrante d'une culture commerciale de masse. Cette étape de son développement aurait ainsi été impulsée par une conception du rugby où la composante ludique l'emportait sur l'éducation morale. 20C'est durant cette troisième phase que l'expansion du rugby devint problématique pour ses dirigeants traditionnels, car provoquant des conflits à propos de la maîtrise du match sur le terrain ou du paiement des joueurs. À tel point que la rfu chercha, par l'adoption d'une stratégie préméditée, à réduire la popularité du rugby. 21Cela commença au début des années 1880 au moment précis où les nouvelles règles plus strictes furent appliquées sur le terrain. En 1883, alors que les tournois attiraient des foules de plus de dix mille personnes dans le nord de l'Angleterre, le secrétaire de la rfu, Rowland Hill, écrivait Nous nous risquons de nouveau à protester énergiquement contre ces compétitions de coupe. Pourquoi continuent-elles ? On dit qu'elles contribuent à faire augmenter sensiblement l'intérêt pour le jeu. Le rugby n'a pas besoin de ces stimulants malsains » [1883 17]. 22De nombreux dirigeants s'alarmèrent de la progression d'un sport spectacle de masse qu'ils rejetaient totalement. À partir de 1886, le succès du soccer dans le Lancashire, notamment à Liverpool et Manchester, deux bastions du rugby, suscita beaucoup d'inquiétude localement dans le milieu du rugby. Mais la Lancashire Rugby Union refusa de faire quoi que ce soit pour contrer la menace. De fait, certains à cette époque se réjouissaient de la progression du soccer professionnel. La perte d'admirateurs de ce grand et noble jeu est regrettable », écrivait ce supporter de la rfu dans le Football Annual de 1889, toutefois, en voyant l'état actuel de tous les sports professionnels, on ne peut s'empêcher de penser que cette perte éventuelle est de loin préférable à une légalisation du professionnalisme » [An Old Player, 1889 71]. 23C'est sa foi en l'idée que les principes priment sur la popularité » qui poussa la direction de la rfu à s'opposer aux clubs du Nord sur le paiement des heures manquées » dans les années 1890, et c'est son refus de transiger qui entraîna la scission de 1895. Son désir de réduire la popularité de ce sport n'avait échappé à personne et l'on pouvait lire, dès 1893, dans une revue diffusée dans le nord, à propos de la scission qui menaçait la rfu sera sans doute obligée de sacrifier un grand nombre d'excellents défenseurs de ce sport, mais elle le fera sans hésiter. Elle perdra un bon nombre de matchs internationaux, mais cela aussi elle le fera sans hésiter » [Yorkshire Owl, 1893 8]. 24La scission de 1895 coûta à la rfu plus de la moitié de ses clubs et ruina sa compétitivité internationale pendant toute une génération. En 1895, 416 clubs pour adultes adhéraient à la rfu, 147 d'entre eux se trouvaient dans le Yorkshire et 51 dans le Lancashire, soit presque 48 % du total. Dix ans plus tard, le nombre d'adhérents avait chuté à 155, dont seulement 5 dans le Yorkshire et 14 dans le Lancashire. Sur le terrain, au cours des quinze années suivant le schisme, l'Angleterre ne gagna que 10 des 42 matchs qu'elle disputa avec les autres nations britanniques. 25Après la scission, la rfu poursuivit son combat contre la diffusion » du rugby dans les régions où il continuait de susciter l'intérêt des classes moyenne et populaire indifféremment. Dans le Nord-Est, en 1897, les responsables du rugby à XV de Durham voulurent créer un championnat de ligues pour contrebalancer l'immense popularité des clubs de football de la région, tels que Sunderland et Newcastle United. La rfu s'y opposa. En 1902, la Northumberland Union proposa d'organiser une coupe nationale de rugby pour populariser le sport, mais en vain. En 1900, la Bristol and District Rugby Union expliqua à la rfu que, si les compétitions de ligues n'étaient pas autorisées, les joueurs les plus jeunes passeraient au soccer ». Une fois de plus, la rfu refusa de donner son autorisation. Même dans l'Essex, Frank Potter-Irwin, du club des Ilford Wanderers, futur vice-président de la rfu, la pria instamment en 1904 de faire quelque chose pour populariser le jeu », en expliquant que même si la rfu comptait environ 250 clubs dans l'ensemble du pays, il y avait dans sa seule région 247 clubs de soccer » [Collins, 2009 44-45]. 26Les réticences de la rfu à rendre le sport populaire » au-delà de son socle dans la classe moyenne étaient un phénomène international. Le rugby lui semblait participer du lien culturel fort qui unissait la grande famille des peuples britanniques, notamment dans les dominions blancs de l'Empire. En 1933, la commission de la rfu émit l'opinion qu'elle devrait limiter ses activités aux peuples de langue anglaise » et, en 1935, elle décida de cesser d'accepter comme membres les clubs de rugby étrangers, afin de concentrer son attention sur les nations du Commonwealth britannique ». Les supporters étaient nombreux à partager ce point de vue. Encore en 1961, le journaliste sportif Hylton Cleaver n'hésitait pas à écrire Le jeu du rugby est né dans ce pays et comme il fait partie de nos droits insulaires, il y restera ; c'est en pure perte qu'on répand ces principes traditionnels dans des pays qui n'ont pas le même respect du jeu, et dans lesquels nous ne pouvons vraiment remporter aucun succès sur le terrain – et même nous faire battre » [1961 94]. 27Aussi peut-on supposer que la brouille avec la France, en 1931, trouve l'une de ses causes dans l'impression que les Français minaient le jeu de la rfu. Non seulement le professionnalisme voilé », comme on l'appelait en Grande-Bretagne [6] , régnait dans le rugby français, mais le modèle élaboré par les Anglais n'y était plus respecté. Par tradition, les Français représentaient cet Autre » contre lequel la virilité nationale britannique s'était construite. Les Britanniques avaient toujours trouvé le rugby français efféminé, affectif et maniéré, si bien que le style musclé et agressif, caractéristique du jeu français dans les années 1920 et qui, en réalité, l'était parfois aussi du jeu gallois ou anglais, ne pouvait s'apparenter à leurs yeux qu'à une forme de tricherie ou de mauvais esprit sportif. Une fois encore la transgression fut punie par un schisme. 28Ainsi, loin de chercher à diffuser » leur sport auprès du plus grand nombre, les dirigeants du rugby tentèrent-ils d'en limiter la popularité et même de la réduire », au moment même où il parvenait au faîte de son succès. L'attrait d'un statut exclusif29La culture du contrôle, de la discipline et de la punition était bien enracinée dans le rugby. Quand le héros de Tom Brown's Schooldays s'enquiert des garçons qui ne veulent pas jouer au rugby dans l'école, il obtient de son ami East la réponse suivante Aucun garçon ne couperait au match. S'il le faisait, je peux t'assurer que c'est de nous tous qu'il se couperait » [op. cit. 101]. Le sport cherchant ses marques, le recours à la peur d'être exclu du groupe prit de plus en plus d'importance. Comme le souligne Philip Trevor dans son livre Rugby Union Football, l'ostracisme infligé à ceux qui sortaient du rang représentait pour les classes moyennes la pénalité suprême » [1923 27]. 30Nulle part ailleurs cette attitude n'est plus manifeste que dans l'hostilité du rugby à XV envers ceux qui quittèrent la rfu en 1895 pour créer le rugby à XIII. Après le schisme, la rfu interdit tout contact entre le monde amateur et le monde professionnel. Signer un formulaire d'adhésion au rugby à XIII, jouer avec ou contre l'un de ses joueurs, préconiser ou favoriser [sa] promotion », même gracieusement, constituaient autant de délits sanctionnés par l'exclusion à vie du club, comme joueur et comme membre. Les joueurs devaient en outre veiller à ne pas se compromettre involontairement avec le diable », et une affiche distribuée à tous les clubs de la rfu dans les années 1920 les mettait ainsi en garde Ignorance of the rules is no defence [7] . 31Ces sanctions sont tout à fait exceptionnelles dans l'histoire du sport mondial. Aucun autre sport dans des circonstances similaires n'a pris de telles mesures. Le basket-ball, par exemple, n'a jamais exclu les joueurs de netball. Même au plus fort de la guerre entre le football américain gridiron football et le football européen soccer, au milieu des années 1960, aucune expulsion n'a jamais été envisagée de part et d'autre. Or, bien sûr, le rugby à XV fut le premier à pâtir de l'interdiction de jouer au rugby à XIII. Quand un joueur quittait l'un pour l'autre, il lui était ensuite interdit de revenir et de poursuivre sa carrière. Une fois de plus, en voulant tout contrôler, les dirigeants de la rfu minèrent le potentiel attractif de ce sport. 32Cependant, pour une partie de la classe moyenne des pays de l'Empire britannique, l'importance accordée à l'obéissance ainsi que la possibilité d'exclure certains joueurs constituaient des atouts. En Angleterre, les règles de la rfu servaient à imposer une stricte ségrégation de classe, tandis qu'en Afrique du Sud la discrimination raciale fondée sur la suprématie blanche s'accommodait parfaitement des restrictions sociales. Décrivant la relation entre le rugby à XV et le rugby à XIII, Danie Craven la qualifie ainsi avec justesse de la forme la plus rigide d'apartheid ». Au pays de Galles, grâce à une application très arbitraire du règlement, les dirigeants issus là aussi de la classe moyenne pouvaient très opportunément contrôler et discipliner les joueurs prolétaires [Collins, 2009 117]. 33Ce régime disciplinaire influa également sur la diffusion » du rugby en France. Si l'on a beaucoup écrit à propos des conséquences de la défaite française face à la Prusse sur le développement du sport et de la culture physique, l'influence de la Commune de Paris a en revanche été peu commentée. Or, ces événements ont tous deux joué un rôle essentiel dans la disposition d'esprit des classes supérieures pendant les dernières décennies du xixe siècle. La politique nationale de l'époque doit en effet autant à la volonté de rétablir le prestige de la France qu'à la nécessité de contenir une classe ouvrière indocile. En témoignent notamment les supporters tricolores des sports britanniques ». Ainsi, pour Pierre de Coubertin, les sports d'équipe offraient la possibilité tout à la fois de façonner une nation en parfaite condition physique et de rapprocher les classes sociales, sans mettre en cause pour autant la nature hiérarchique de la société [voir aussi Holt, ce numéro]. 34Pour des Français tels que Coubertin – qui arbitra la première finale de championnat de rugby en 1892 –, l'intérêt du rugby était double. Tout en participant d'un discours martial et nationaliste motivant, il permettait de canaliser l'énergie de la classe ouvrière. Il inculquait aux classes moyennes et supérieures un idéal de la maîtrise et du sacrifice de soi en même temps qu'il offrait un moyen d'encadrer et de contrôler les classes populaires. Tant et si bien que cette idéologie s'est maintenue au cœur du rugby français, même après la disparition de l'anglophilie caractéristique des premiers supporters français et la perte du lien initial très fort avec la communauté des expatriés britanniques. Signalons enfin que l'adoption de ce sport par les Afrikaners se prêterait au même type d'analyse. 35L'importance de ses mécanismes de régulation explique également pourquoi le rugby ne progressa pas en Allemagne, malgré la création de clubs au début des années 1870. À la différence de la France, les élites n'y faisaient pas d'examen de conscience et le système d'éducation ne nécessitait pas de remaniement. De plus, aucune insurrection populaire telle que la Commune ne marqua l'histoire de ce pays. Non pas que le rugby ait rempli une fonction purement idéologique, mais il affichait une telle foi en sa propre supériorité morale qu'il séduisait tous ceux qui prêtaient au sport une finalité sociale plus globale. Ce facteur pesa également dans la connivence des dirigeants du rugby à XV avec le régime de Vichy, quand celui-ci interdit le rugby à XIII en 1941. Philip Dine note à propos du rugby français que, pendant cette période, le conservatisme sportif et la politique réactionnaire pouvaient former des coalitions particulièrement puissantes » [2001 91]. 36Par son orientation ouvertement idéologique, ce sport se distinguait nettement du soccer qui se professionnalisa dès 1885 et s'organisait autour des coupes et des championnats. C'est d'ailleurs cette absence d'idéologie explicite qui contribua au succès du soccer hors de l'Empire britannique. Affranchi des règles et du statut exclusif propres à la classe moyenne britannique, il semblait s'adresser à tous les hommes, indépendamment de leur origine sociale. 37L'histoire du rugby à XV montre que diffusion » n'est pas le terme qui convient pour décrire la progression des sports modernes à partir des établissements privés du système scolaire britannique. Le processus est, nous l'avons vu, à la fois beaucoup plus complexe et plus contradictoire que le développement linéaire et spontané que suppose ce terme. D'une période à l'autre, un sport se propage de façons différentes et pour des raisons elles aussi différentes. Son succès repose en grande partie sur la volonté de ses dirigeants. Dans l'univers du xixe siècle, quand les sports font souvent partie d'un mouvement moral, social ou même politique, le facteur subjectif » joue un rôle essentiel dans leur destin national voire international. Naturellement, la détermination de leurs défenseurs ne suffit pas toujours et il arrive que des contraintes sociales ou culturelles empêchent leur diffusion, ou bien au contraire, comme pour le rugby, que leur succès dépasse toutes les attentes. 38Toutefois, un sport ne peut jamais s'affranchir entièrement des exigences de ses dirigeants. Comme le montre particulièrement bien le rugby, ces derniers s'opposent parfois à sa diffusion » et cherchent même à freiner son succès populaire. La rfu tenta ainsi de soustraire le jeu à l'influence grandissante exercée par la classe ouvrière sur les sports modernes. En quête d'exclusivité, elle était prête à sacrifier la popularité. Elle mit en place un système de sanctions qui lui permettait de maintenir l'ordre dans ses rangs et de pénaliser les contrevenants tout en fournissant un cadre moral de référence. C'est ainsi que les dirigeants du rugby à XV forgèrent l'arme la plus puissante de cette guerre idéologique la peur de la pénalité sur le terrain et en dehors. ? 39Traduction de Sylvie Muller [smtrads Notes [1] Comme le mot français, le mot anglais possède le sens de peine » et de penalty », mais également d' amende ». Contrairement au soccer, le rugby préfère utiliser le mot français [Ndt]. [2] Il s'agit d'une école privée située à Rugby, une ville du centre de l'Angleterre. Elle devint un modèle pour les écoles privées britanniques et leurs imitateurs, sous la direction de Thomas Arnold [1795-1842], qui croyait en l'importance de la foi chrétienne et de la vigueur physique pour forger le caractère viril des garçons et des jeunes hommes. Cette philosophie est connue sous le nom de muscular Christianity ou christianisme musclé ». [3] Fondé en 1886, cet organisme international définit les règles du rugby à XV et à VII dont il organise également les principaux tournois [Ndt]. [4] Voir note précédente. [5] Dont il n'existe en français qu'une adaptation très libre par Jules Girardin parue chez Hachette en 1876 [Ndt]. [6] Que l'on traduisait volontiers en France par l'expression amateurisme marron » [Ndt]. [7] Le slogan joue sur le double sens de defence L'ignorance des règles ne peut servir de défense/d'excuse » [Ndt]. . 138 420 127 548 614 525 440 150